8.00: Patricia, qui habite dans la ville de Vigo, au Nord de l’Espagne, commence sa journée. « Si j’ai réussi à me lever, je prends mon petit déjeuner à la maison : du pain de seigle toasté avec de l’ail, de l’huile d’olive et du sel, accompagné d’une infusion gingembre-citron. »
9.00: Après un trajet en covoiturage pour arriver au bureau et un grand café pour se réveiller, Patricia commence sa journée au QG de Bimba & Lola. Elle est l’une des trois créatrices au sein du département maille et jersey: « Je suis responsable de tout ce qui est produit à proximité, alors en gros je travaille avec des mailles italiennes et je suis en relation directe avec nos fournisseurs pour le développement de nos créations, » explique t-elle. Habituellement, ses matinées sont organisées autour des essayages avant production avec l’équipe maille, ou de réunions afin de discuter de nouvelles idées pour les collections. »
11.00: Un peu de croquis et de sélection de matières. Même si elle a étudié la maille en école de mode, Patricia est une autodidacte: elle tricote beaucoup chez elle. « Au début de ma carrière je travaillais dans d’autres départements, mais je n’étais pas très motivée, alors quand il y a eu un poste qui s’est libéré en maille j’ai tout de suite su que c’était pour moi, » se souvient-elle. « C’était la meilleure décision à prendre. Le truc avec la maille c’est qu’on n’a jamais fini d’apprendre, alors le processus de recherche est constant! » Elle nous raconte le processus de fabrication d’une pièce: « Après la sélection de la matière à travailler, je m’occupe de développer les échantillons, ce qui implique d’essayer différentes épaisseurs, tensions, proportions et combinaisons de couleurs. L’étape suivante serait le croquis puis la réalisation des premiers prototypes avec les techniciens maille et les modélistes. »
13.00: Patricia rend parfois visite aux usines. « Nos bureaux sont très près du Portugal alors j’y vais souvent pour rendre visite aux fournisseurs, surtout pour créer les échantillons. C’est là que la vraie magie opère, et c’est le moment de mon travail que je préfère. »
16.00: L’heure des recherches icono! Patricia a une double vie: c’est elle qui est derrière le célèbre compte Instagram @maggieontherocks. La création de moodboards lui vient tout naturellement: elle découpe et scrapbooke les images qui lui plaisent depuis toujours. Nommé d’après une chanson du groupe français Microfilm, elle a créé son compte Instagram il y a deux ans, alors qu’il existait d’abord sous forme de Tumblr (qui a été transformé en site).
Patricia comptabilise désormais presque 130 000 fans de ses photos d’inspiration, glanées un peu partout sur Internet. C’est important pour elle d’avoir une signature visuelle précise? « C’est une des choses les plus importantes. En tant que créatrice pour différentes marques je suis constamment influencée par plein d’opinions et de goûts différents. C’est une façon de me rappeler de ce que j’aime vraiment, de ce qui est vraiment ‘moi' » Pour elle, la consultation de moodboards en ligne est la façon la plus immédiate de trouver l’inspiration – « il vous suffit juste de regarder votre téléphone, c’est facile et à portée de tout le monde! » La créatrice est constamment flattée par son nombre croissant de followers, même parfois un peu surprise: « Mon compte est simplement la représentation de mes goûts personnels, alors ça me touche vraiment d’avoir autant de réactions positives. »
18.00: Patricia part du bureau pour faire quelques courses, boire un verre avec des amies ou aller au Pilates. Elle se décrit comme une « nerd de la maille », passant des weekends entiers à sa machine à tricoter, activité qu’elle trouve très thérapeutique. Elle aime aussi voyager, que ce soit pour le travail ou pour l’amour: son copain habite actuellement à Utrecht, et ils ont récemment fait un tour à Anvers pour voir l’exposition « Margiela, les années Hermès » au MoMu. Patricia est reconnaissante d’avoir pu trouver un équilibre entre le style de vie posé de son lieu de vie, entouré de plages magnifiques, et ses voyages fréquents à l’étranger. « J’ai de la chance de pouvoir beaucoup voyager pour le travail comme pour le plaisir – au fond de moi, je suis une fille de la ville! »