Dur de se dire qu’elle n’a que 24 ans. Ses représentations rêveuses des filles de son entourage ont attiré l’attention des grandes marques (Gucci, après l’avoir invitée sur le podium, a fait appel à elle pour shooter sa dernière campagne) et des musées (Petra vient d’organiser une installation live au MoMa), et l’ont même conduite à publier deux livres, Babe (2015) et Discharge (2014).

La photographe Petra Collins est à la génération Instagram ce que Nan Goldin était aux précédentes: documentant le développement personnel et émotionnel des femmes autour d’elle, elle arrive à capturer le monde complexe des adolescentes et jeunes adultes, alors qu’elles naviguent les eaux troubles des relations, du sexe, de la construction de leur identité et de leur image. Pour sa première exposition solo au Canada, son pays natal, Petra décide de pousser le personnel encore un peu plus loin: la vie qu’elle documente est la sienne. Des clichés de sa soeur Anna, muse de longue date, avec des arcs-en-ciel projetés sur son visage ou des larmes coulant le long de ses joues, de la maison de son enfance, de son père, ou encore de sa famille en Hongrie, d’où est originaire la photographe désormais basée à New York. Nommée Pacifier, l’exposition est un aperçu onirique et intime de l’histoire personnelle de la personne derrière l’objectif.