Les créations éphémères de Keef Palas
Quitte à acheter des vêtements qui ne vont faire qu’une saison, pourquoi ne pas miser sur des bijoux avec une date de péremption assumée, franchement ? C’est l’idée brillante des deux créatrices espagnoles de Keef Palas (ce nom !), gagnantes de la division accessoire du festival d’Hyères cette année. Au bout de leurs boucles d’oreille se baladent impunément des feuilles de lauriers XXL, des brins de blé, des gousses d’ail et autres piments rouges… qu’on achète sous vide comme au supermarché. Et si l’éphémère ne vous dit rien, il existe aussi une collection « éternelle », dans laquelle on trouve notamment une paire de boucles MOULES. Brillant, on vous dit.
https://www.instagram.com/keefpalas
Les objets détournés de D’heygere
Diplômée d’Anvers, Stéphanie D’heygere a fait ses armes chez Margiela, Dior et Y/Project. À partir de là, on se doute déjà qu’on aura affaire à de la très, très bonne came. Sauf que c’est pire : la première collection éponyme de la créatrice belge tient carrément du génie. Son motto : accessoiriser l’accessoire. Exemple : une créole pensée avec un tube métallique, dans lequel sa propriétaire pourra glisser à peu près ce qu’elle veut – une fleur, une clope, un billet de 20. Dans la même veine, une manche de chemise qui devient un sac-banane ou une paire de gants qui se la joue cache col. C’est machiavélique, c’est génial, c’est le genre de claque qu’on aime se prendre quand on aime la mode.
https://www.instagram.com/d_heygere
Les réminiscences 80s de Justine Clenquet
Chez Justine Clenquet, les lunettes de soleil se paient des extensions en anneaux et en chaînes, les chokers punk fricotent avec des strass Swarovski et les petites bourses années folles s’embarquent en soirée techno. Esthétique underground, références punk-glam-rock et évidente inspiration 80s-90s, il y a quelque chose dans les collections de la créatrice parisienne que Bowie aurait adoré. En tout cas, Lady Gaga, Charli XCX et le concept store Opening Ceremony ont déjà donné leur verdict sur ses collections, et c’est le même que le nôtre : un grand OUI.
https://www.instagram.com/justineclenquet_jewellery
Les agents doubles d’Amélie Pichard
La nuit : boucle d’oreille. Le jour : pendentif. Ou l’inverse, c’est comme vous voulez. Estampillées de motifs aussi simples que géniaux (un lever de soleil, un symbole peace & love, les contours de la France – en même temps, on n’en attendait pas moins de la représentante officielle du rétrokitsch à Paris), toutes les pièces de la première collection de bijoux Pichard ont été fabriquées à la main par des artisans de Kaboul, en Afghanistan, pour faire perdurer leur savoir-faire ancestral malgré les conflits qui rongent le pays. Des bijoux stylés, intemporels, responsables : triangle équilatéral.
https://www.instagram.com/ameliepichard
Les souvenirs d’été d’Anita Berisha
La meilleure chose à faire quand les températures avoisinent les -8000, qu’il est impossible de sortir sans 7 écharpes minimum et que le soleil semble carrément avoir disparu de la surface de la Terre (sauf sur les posts Insta de votre pote du lycée devenue blogueuse, bizarrement) ? Le déni. Pur et simple. Ce qui fonctionne très bien avec la collection Earth & Sea d’Anita Berisha, faite à la main avec de vraies perles et des vrais coquillages, qui vous renvoie direct à Porquerolles au mois d’août. Des boucles à acheter par deux ou à l’unité, et à mixer avec un jean-Tshirt hyper basique pour se réincarner en petite sirène 2-2.
https://www.instagram.com/anitabjewelry
Les poèmes intemporels d’Anne Manns
Il y a dans cette boucle d’oreille d’Anne Manns, géniale créatrice berlinoise, quelque chose de troublant. Quasi bouleversant. Peut-être parce que rien, dans son allure, ne ressemble à ce qu’on a déjà vu. Peut-être parce qu’on dirait que le temps s’est arrêté autour du lobe de celle qui la porte. Bon, peut-être parce que c’est juste un bijou PARFAIT qui devrait déjà squatter nos oreilles depuis un bon bail. Pour la petite histoire, la créatrice puise son inspiration dans les femmes, la sculpture, la nature (jusqu’ici tout va bien) mais aussi… dans son potager, à en croire les noms de ses collections, « The Pea » et « The Aubergine ».