Fondée par deux amies, Carla et Emilia, la dernière collection de la marque, intitulée Anatomia, plonge dans l’univers de Dali, agrémentant un sac azur d’une paire d’oreilles ou ajoutant un œil surpris à la paupière en fourrure sur un rabat en cuir. « J’ai toujours été attirée par l’anatomie humaine, » raconte Carla, à la direction artistique de la marque éponyme, créée en 2014 avec son associée Emilia. « Je suis fascinée par ses formes, ses textures, sa complexité. Avec cette collection, je voulais représenter les parties de l’anatomie qui nous connectent au monde, et font également en sorte que nous soyons reconnaissables aux yeux des autres. J’ai choisi les parties du corps que je garderais dans une petite boite si l’être humain cessait d’exister ! »
Un nez aquilin, une main mystérieuse qui sort d’une minaudière recouverte de fourrure dans un savant jeu de trompe-l’œil… Le résultat, immortalisé par la photographe espagnole Lua Ribeira, est léger, amusant sans trop tomber dans le gimmick. C’est peut-être facile à deviner en voyant cette deuxième collection hautement surréaliste (leur première était une ode au monde animalier): le duo cite le génie de la mode Elsa Schiaparelli comme étant leur artiste préféré. « C’est un bon exemple du type d’artiste que l’on aime, » expliquent Carla et Emilia. « Quelqu’un de libre, et qui ose projeter ses créations et ses idées sans peur. On trouve vraiment inspirantes toutes les personnes qui repoussent les limites, qui font de nouvelles propositions simplement en créant quelque chose qui n’a jamais été fait auparavant. » Et où peut- on trouver ces nouvelles propositions ? « Dans les objets de tous les jours ! » répond immédiatement Carla. « Une texture, une combinaison de couleurs, un objet… Généralement, je ne m’assois pas derrière une table pour dessiner. » Une mine d’inspirations riche qui se prête particulièrement bien au monde de la création d’accessoires, en particulier aux sacs à main : « Les sacs n’ont pas de taille imposée et autorisent plus de liberté créative, » selon Carla. « Ce sont les canevas parfaits sur lesquels peuvent se déchaîner notre imagination ! »