Comment devient t-on adulte à différentes époques, à différents endroits? Quatre personnalités de la mode nous racontent leur dix-huitième année, des balades en mobylette dans la campagne à leur amour de films d’avant-garde, découverts entre amis à l’école d’art… Maryse Gaspard ouvre le bal : l’ancien mannequin, directrice de la couture et ambassadrice de la maison Pierre Cardin avait 18 ans en 1965, en Seine et Marne…
Etiez-vous plutôt une fille sage ou une ado rebelle?
J’étais sage. Comme j’étais en pensionnat de 14 à 18 ans, j’étais contente de retrouver mes parents le weekend. Il n’y avait pas vraiment de place pour les bêtises.
Le vêtement que vous ne quittiez pas ?
Un blazer en laine Prince de Galles.
Quel type de musique écoutiez-vous à l’époque ?
J’étais influencée par ce qu’écoutait mon grand frère, un grand fan d’Elvis Presley et de Ray Charles. Mais j’étais aussi très attirée par Françoise Hardy, dont le style et l’attitude me fascinaient à l’époque.
Votre style adolescent en trois mots ?
Excentrique, électrique, décalé.
En dehors de l’école, à quoi passiez-vous vos journées ?
J’étais intéressée par la mode très jeune. J’achetais des magazines que je feuilletais le weekend, et ils m’inspiraient à créer mes propres pièces. J’aimais beaucoup la couture et je créais mes propres sacs à main et portemonnaies en divers tissus.
Quelle relation aviez-vous avec vos frères et sœurs ?
Je suis la plus jeune de trois enfants, j’ai six ans de différence avec mon frère et quatorze mois avec ma sœur. Mais comme je suis partie très tôt en pensionnat puis ai commencé à travailler dès 18 ans, nous n’avons jamais été très proches.
Comment organisiez-vous votre vie sociale ? Faisiez-vous partie d’un groupe d’amis ?
Le pensionnat créé des relations très uniques et privilégiées entre élèves. J’y ai rencontré des jumelles dont j’étais très proche, nous sommes restées en contact durant de longues années. Comme moi elles adoraient la mode, de temps en temps nous nous donnions rendez-vous pour aller faire les magasins. Plus tard, je voyageais souvent à Londres avec mon petit ami. Nous visitions les endroits à la mode à l’époque, Portobello, King’s Road… J’ai toujours adoré cette ville pour son dynamisme et sa mode d’avant-garde. J’aimais aller à Biba où je trouvais toujours une vêtement ou un accessoire qui causait beaucoup de jalousie à mon retour à Paris.
Votre plus grand acte de rébellion ?
D’avoir quitté le domicile parental très jeune pour monter à Paris et devenir mannequin. J’ai eu la chance de pouvoir rencontrer Monsieur Pierre Cardin qui m’a donné ma chance. Nous sommes inséparables depuis ce jour. En août 2016, cela fera 50 ans que j’ai rejoint la maison Cardin.
Votre plus grande ambition à l’époque ?
J’ai toujours su que je voulais travailler dans la mode, et rétrospectivement je réalise qu’il est rare de pouvoir trouver une carrière aussi épanouissante, qui m’ait permis de voyage partout dans le monde et de rencontrer des personnalités aussi variées et fascinantes.