Quelle relation avez-vous avec Londres? Est-ce une ville à laquelle vous vous sentez connectée?
Ça fait longtemps que j’ai une relation compliquée avec Londres. Quand j’étais enfant, j’étais dingue de cette ville. J’en rêvais. Mais je l’ai longtemps seulement vue comme un lieu de travail (les tournées, les concerts, etc) et ça me faisait d’autant plus haïr les bouchons constants et les salles de concert lugubres. Mais ces quelques dernières années j’ai recommencé à rêver de Londres. Une grande partie de moi l’aime vraiment, elle et tout ce qu’elle représente, j’ai juste besoin de m’y reconnecter vu que ça fait un bout de temps que je ne m’y suis pas sentie chez moi.
KoKoro est votre 5ème album. Comment votre processus d’écriture a t-il évolué au cours des années?
Mes méthodes principales pour garder les sentiments que je mets dans mes chansons frais et fun sont de jouer un peu et de casser les routines. Je pense que si vous avez une connaissance solide de ce que vous faites, de ce que vous voulez exprimer en tant qu’artiste ou musicien, alors vous êtes libre d’explorer et d’expérimenter. Le public comprendra – si la base y est.
J’ai traversé beaucoup d’épreuves depuis mon premier album, et d’une certaine manière je suis une personne différente même si je suis la même. Mon écriture a grandi de la même façon. Mon premier album était vraiment un monologue intérieur visant à dépasser une période personnelle un peu sombre, alors que mon nouvel album est un moyen de communiquer aux gens mon sentiment sur l’époque qu’on est en train de vivre. Les atteindre en les suppliant de changer les choses.
El Perro Del Mar – « God Knows », chanson choisie pour figurer dans la série Girls
Vers quelles influences musicales vous êtes-vous tournée en composant l’album?
Je me suis retrouvée à vraiment avoir besoin de nouveauté, de quelque chose qui me rendrait heureuse et qui me ferait voir la musique sous une lumière nouvelle, et je me sentais vraiment lassée de ce que je trouvais autour de moi. Alors je me suis tournée vers de la musique que je n’avais jamais vraiment écoutée, venant d’autres coins du monde, que pour une raison inconnue j’étais passée à côté. Avec KoKoro je voulais briser les frontières, et l’idée de genres ou d’appartenances. Ces thèmes semblent être d’une importance capitale de nous jours, et je voulais les adresser aussi bien au niveau politique autant qu’au niveau musical.
Vous avez dit de KoKoro qu’il traitait de « la vulnérabilité et la force du coeur ». Comment ces thèmes apparaissent-ils dans vos chansons?
KoKoro raconte ce que le coeur doit subir et ce qu’il traverse au quotidien, au sein de chacun de nous, où que l’on habite. Cela peut s’agir de sa relation à soi-même et à son image, des pressions de la consommation, de la lutte pour que votre famille reste entière, la lutte pour être une femme, un homme, ou juste pour exister. KoKoro parle de tout ça.
Quand vous êtes sur scène, quelles émotions vous efforcez-vous de communiquer à votre public?
La complexité de tous les sentiments que contiennent mes chansons – le bonheur, la tristesse, la rage, la frustration, l’amour mais avant tout l’espoir. Je veux délivrer un message d’espoir, et rappeler à quel point on en a besoin.