Racontez-nous ce voyage en Côte d’Ivoire qui a tout lancé. Qu’est ce qui vous a séduit dans le tissu wax ?
Florent : Ce voyage était une escapade, puisque nous avons quitté rapidement Abidjan pour aller dans la campagne de Man, la région des dix-huit montagnes sacrées. Pour ma part, je connaissais le wax depuis longtemps et je l’ai fait découvrir à Léa durant ce voyage. Ce qu’on aime, c’est l’originalité des motifs ainsi que la richesse des couleurs.
Léa : Pour moi ce voyage n’était pas prévu: j’ai prit un billet pour rejoindre Florent sur un coup de tête, la veille du Nouvel An. Je me suis retrouvée catapultée à Abidjan à un moment où j’avais besoin de construire quelque chose de nouveau. Puis, le style et la chaleur des habitants des campagnes ivoiriennes ont renforcé notre envie de lier nos deux univers artistiques. Florent m’a montré le tissu, j’ai dessiné les modèles et c’était lancé.
Comment vous répartissez-vous les rôles au sein de FOU ?
Il n’y en pas. Les points forts de chacun s’expriment naturellement et on fait tout à deux.
D’où vient le nom de la marque ?
FOU, ça fuse…! Ca s’est posé un peu comme ça alors qu’on commençait a bosser sur la collection. Ca s’accorde pas mal à notre façon de créer et d’imaginer les choses. Ca tourbillonne, quoi. Disons qu’on trouvait ça accrocheur et que ça représente bien notre manière de faire en général.
Vous avez lancé votre marque avec un défilé sauvage à Paris, hors des circuits traditionnels. Pourquoi ce choix ? Pensez-vous que la mode parisienne doive être court-circuitée ?
On trouvait que ça nous correspondait bien – un truc léger, estival et festif, où les gens s’amusent. On le voulait dans la rue, cool et accessible à tous. On n’a pas la prétention de vouloir révolutionner la mode parisienne, c’était simplement notre vision de la chose, en harmonie avec cette première collection.
On sent un changement à Paris, de plus en plus de jeunes lancent leur marque ou leur entreprise. Vous sentez-vous faire partie d’une nouvelle vague de créatifs ?
On peut dire ça oui. C’est vrai que Paris bouge depuis quelques temps. On a souvent critiqué le manque de mouvement ces dernières années, mais des projets DIY se développent désormais. C’est bien. Il faut pouvoir s’adapter, savoir porter plusieurs casquettes. Ce qui est génial c’est qu’on apprend énormément. Et ça permet aussi de travailler avec ses potes, parce que tout le monde sait faire des trucs et qu’on s’entraide.
Comment voyez-vous le futur de FOU ?
Bosser sur d’autres collections, faire des collaborations, et continuer à développer cette image de marque qui nous est propre. On aimerait avoir notre espace avec une partie studio photo pour shooter les vêtements FOU, mais aussi ancrer ce concept de studio de création en photographiant d’autres marques. A terme, représenter une communauté de modernité et de non-conformisme.