Quelle est l’histoire de Cool Machine?
COOL MACHINE est né de l’envie d’écrire ma propre histoire. Je n’ai jamais été totalement épanouie dans les différents métiers que j’ai exercés et je suis quelqu’un qui a besoin d’être passionnée et d’aimer pour faire les choses à fond. Je ne conçois pas de dissocier travail et plaisir. J’avais ce besoin profond de m’exprimer, de me sentir libre et je savais que je ne pourrais pas atteindre ce sentiment de liberté en travaillant pour quelqu’un d’autre. Edouard, qui est d’abord mon conjoint, est aussi mon co-fondateur. Je lui ai fait part de mes envies de créer mon entreprise dès notre rencontre et il m’a toujours soutenu dans mes démarches. On a laissé mûrir cette idée quelques années avant de se lancer. On a assemblé nos connaissances et nos savoir-faire pour faire naître ce projet. Aujourd’hui, Edouard s’occupe principalement de l’aspect technique de la boutique en ligne et moi plutôt de l’aspect commercial du concept.
Edouard et moi sommes de gros adeptes de brocantes. Quand on a lancé l’e-shop, on ne revendait que des vêtements vintage à motifs arty. On a attendu quelques semaines avant de contacter nos premiers artistes. Ils sont venus un à un se greffer à notre aventure. Nous avons eu beaucoup de chance qu’ils adhèrent à notre univers et nous fassent confiance très rapidement. Ils nous ont permis de consolider les bases de ce qu’est devenu COOL MACHINE. Actuellement, nous collaborons avec plus de 30 créateurs aux quatre coins du monde.
Comment avez-vous trouvé le nom?
On avait envie que ça sonne un peu années 80, une époque qui nous inspire beaucoup. On voulait aussi que ce soit sans prétention, que ça traduise notre accessibilité et notre proximité avec notre clientèle ; le mot « cool » semblait logique. Par COOL MACHINE, au delà du fait d’exprimer « un concept cool et décalé » ou de proposer « un lifestyle cool », on a aussi voulu traduire une « machine douce ». Paradoxalement, on est tout le contraire d’une machine et d’une industrie. On propose une façon de consommer qui se rapproche beaucoup de la « slow consommation ».
Quel est ton parcours? Tu as toujours été intéressée par la création indépendante?
J’ai toujours aimé les arts plastiques et les loisirs créatifs. Adolescente je passais mon temps à dessiner, créer des bijoux, peindre…Après mon BAC, je m’imaginais bien dans un métier lié à l’image (maquilleuse, métier que j’ai exercé, styliste, graphiste, photographe…). Après plusieurs années dans le commerce du luxe et de la beauté, mes passions ont guidé mes choix plus que mon parcours professionnel. S’intéresser à la création indépendante, c’est donner du sens à notre façon de consommer. Pour avoir travaillé dans la grosse distribution durant plusieurs années, c’est quelque chose qui me tenait de plus en plus à cœur. Ce sont des valeurs vers lesquelles j’ai eu besoin de me tourner. Je me suis lassée d’être représentante de ces marques qui ne vous vendent qu’un logo et dont le prix élevé est rarement justifié.
On adore votre univers ultra coloré. Comment le décririez-vous?
Si les gens qui croisent le chemin de COOL MACHINE disent que c’est un concept store original, décalé, rafraîchissant, inspirant, esthétique, désirable… je crois que notre pari est réussi.
Un dernier coup de coeur?
Le dernier profil Instagram auquel je me suis abonnée ! MillieandLou, deux filles basées à Vancouver qui se sont lancées dans l’upcycling. Elles reprennent des pièces vintage et les customisent avec des motifs inspirés d’Henri Matisse et Jean Arp.
Vous avez choisi de concentrer vos efforts sur Internet, n’existant – pour le moment – que sous la forme d’un e-shop. Penses-tu que ça se prête bien à la consommation d’objets d’art et de décoration?
Les modes de consommation évoluent ces dernières années, et je suis convaincue qu’Internet n’est pas un frein à l’acquisition d’objets d’art, au contraire. Internet et art ne sont pas deux choses incompatibles. On trouve même des galeries d’art sur Internet. L’art n’est pas ou plus réservé à une élite et Internet permet de toucher un public plus large qui semble s’attarder de plus en plus sur sa façon de consommer. On sent que c’est quelque chose qui se démocratise et qui interpelle beaucoup les nouvelles générations.
Penses-tu qu’il y ait un vrai intérêt de la part du public de consommer indépendant? De soutenir la jeune création?
On sent que les gens ont besoin et envie de s’offrir de jolies pièces avec une vraie histoire derrière. Nos clients veulent donner du sens à leurs achats. On sent aussi qu’il y a une volonté de consommer moins mais mieux. Quand on est sur des salons ou en pop up store, il nous arrive d’avoir de longs échanges avec certains de nos clients qui sont désireux de savoir qui fait ci ou ça, comment et comment il ou elle s’appelle. L’humain est au cœur de la création et de la conception.