Comment avez-vous connu Molli ?
J’ai découvert Molli à la naissance de mon petit garçon, il y a trois ans. Je suis tombée sous le charme de cette jolie maille. C’est une marque qui me plait, une marque de matières et de sensations. C’est plus que du stylisme, l’histoire de la marque prime. Molli évoque des images, tout un imaginaire un peu moelleux autour de la maille. C’est une maille qu’on a envie de toucher, un peu appétissante ! On a envie de se mettre dedans. Et pour les bébés, c’est d’une douceur inouïe.
Vous n’avez pas un parcours de stylisme traditionnel. Comment vous-êtes vous préparée à reprendre la marque ?
Je suis une grosse lectrice de magazines de mode, une vraie curieuse. Même si je ne suis pas formée en stylisme [avant Molli, Charlotte travaillait dans le marketing], j’ai une connaissance du milieu du côté client. J’ai pris un congé création d’entreprise, je me suis formée à l’IFM où j’ai lu des tonnes de bouquins sur la maille, apparue dans les années 20. J’ai contacté une historienne spécialiste de l’histoire de Molli, nous sommes allées consulter des livres sur les cinquante ans de la marque dans une bibliothèque à Bâle, en Suisse. Et aussi, je suis entourée d’une super équipe. Nous avons travaillé à partir de moodboards sur ce qui fait l’essence de la marque Molli, et j’ai ensuite fait appel à une styliste spécialisée dans la maille, qui m’a appris tout le côté technique. La maille est tricotée à l’infini, on doit donc créer la matière en ayant déjà imaginé la silhouette en avance.
Tout à droite, la première publicité Molli (photos via Instagram @molli_1886)
Racontez-nous l’histoire de la marque.
Le nom Molli vient de l’allemand ancien mollig, signifiant doux, agréable, moelleux. C’est une marque suisse, fondée en 1886. A l’époque, la maille est avant tout sous le vêtement, portée à même la peau. Avec Molli, la maille a pris le dessus, c’est la première marque à l’avoir proposée en cardigans, jupes… C’est une marque de niche qui propose de sublime basiques, avec beaucoup d’expertise. Je pense notamment aux tops sans coutures, qui sortent tels quels de la machine ! Beaucoup sont pensent que la maille est compliquée à entretenir. C’est vrai qu’il faut la laver à la main, ou alors au programme laine sur votre machine à laver. Mais c’est une matière magique, on peut la mettre en boule dans une valise et elle ressort impeccable !
A qui s’adresse Molli ?
Molli s’adresse à cette catégorie de femmes qui ont un placard rempli de pièces mode, qu’elles associent à de sublimes basiques dans lesquels elles piochent pour construire leurs silhouettes. La pérennité passe dans les choses que l’on reconnaît, et il y a une certaine fierté à dire « j’ai un Molli ». Je pense que c’est une marque qui est véritablement rentrée dans la vie des gens, il y a un affect pour cette marque de la part des femmes, un vrai lien émotionnel. Face à la concurrence vertigineuse dans la mode, ce qu’on propose, ce sont des intemporels. On travaille ensuite les volumes et les détails. On est moins dans une recherche de silhouette, mais plus dans des moments de confort chic, où le produit prime. J’ai reçu un super accueil des clientes entre 35 et 65 ans, séduites par les petits détails qu’on a rajoutés – des volants, des festons, plein de codes ultra féminins. Avec Molli, on cherche à accompagner les femmes au quotidien.
Quelles sont vos inspirations ?
Pour notre collection hiver, on s’est inspiré du chic alpin. Lors de l’élaboration du portrait chinois de la marque, le mot « bien-être » est souvent ressorti, rappelant le moment après le ski, où l’on se repose au chaud. On ne référence pas les sports d’hiver, mais plutôt le lifestyle alpin, le chic au soleil. Pour la collection été (photos de l’article), nous nous sommes tournés vers Jacques Henri Lartigue et ses clichés pleins de bonheur, en imaginant une femme qui se prélasse à l’ombre des pins, en bord de mer… Dans une maille Molli, on est élégante – mais aussi tellement bien ! On aime Romy Schneider, Charlotte Rampling, Françoise Hardy… Des femmes à l’élégance naturelle, pas du tout show-off. Molli s’inspire des femmes qui veulent être belles au naturel, qui n’ont pas besoin de grand chose pour s’habiller. Un Molli et du rouge à lèvres, c’est tout !
