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En thérapie mode avec Sarah’s Bag

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FABULOUS ACCESSORIES

En thérapie mode avec Sarah’s Bag

Pas besoin de se gaver de Prozac fac à une telle offre d’accessoires exaltants – on vous assure que n’importe quel sac dessiné par la créatrice libanaise Sarah Beydoun vous donnera le coup de boost qu’il vous faut! Simplement nommée Sarah’s Bag, sa ligne d’accessoires ultra colorés est la petite touche fun par excellence qui manque à nos gardes-robes. On est toujours à l’affût d’une bonne blague, et quand on a repéré sa collection Retail Therapy et sa moquerie envers notre addiction aux médocs, on était sous le charme. La mode, oui, mais avec une conscience: en plus de ses créations fun élaborées à partir des techniques les plus minutieuses, Sarah, diplômée de sociologie, s’efforce aussi d’améliorer le sort des femmes défavorisées de Beirut, notamment en donnant aux détenues un emploi au sein de la marque. On discute avec Sarah de nos vies « follement débordées », le recours aux pièces fortes pour réveiller une tenue, et ses efforts remarquables pour aider les communautés défavorisées du Liban.

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L’esprit de Sarah’s Bag en trois adjectifs?

Fait main, exubérant et unique.

On adore la collection « Retail Therapy » et son traitement humoristique de notre addiction aux médicaments… Comment l’idée de la collection est-elle née ?

Pour mois, il y a peu de limites créatives dans la conception de sacs à main. Les sacs sont des pièces fortes qui peuvent enjoliver, revamper ou complètement transformer une silhouette. L’idée de cette collection était de parodier notre tendance à dépendre des médicaments, prescrits ou achetés directement en pharmacie, et nos vies « follement débordées » qui ont rendu quasi normal le recours aux médocs quelle que soit la situation. On a joué sur le fait qu’on reconnaît tous le packaging et les couleurs de chaque marque, et c’était l’occasion pour nous d’explorer de nouvelles formes et d’expérimenter avec de nouveaux matériaux, comme le Perspex et la résine pour nos minaudières minimalistes Chill Pill.

SARAH COLL

Sarah Beydoun, founder of Sarah’s Bag / Two designs from the Tiki Temptation collection

Vous créations sont hautes en couleur, de vraies pièces fortes. En terme de style personnel, croyez-vous au « more is more » ?

Pas tout le temps. J’aime que mes sacs et chaussures viennent constituer le côté « more » de mon look. Même si je prends plaisir à porter des vêtements qui sont simples et bien coupés, il faut toujours qu’ils aient quelque chose de plus, une coupe ou un drapé inattendu, un tissu précieux, ou des couleurs intéressantes.

Quelles techniques différentes utilisez-vous pour vos sacs ?

Nous sommes connus pour notre tendance à raviver des techniques traditionnelles et notre travail méticuleux, tout à la main, au niveau des perles, sequins, broderies et crochet. Pour nos trois dernières collections, nous avons commencé à travailler autour du bois : bois sculpté, doté d’un intérieur de perle, ou encore sous forme de marqueterie, une technique compliquée qui consiste à composer des motifs à l’aide de petits bouts de bois verni. Un de nos sacs les plus populaires, le sac Dama, est une minaudière en bois inspiré des jeux traditionnels de backgammon, fabriqués à partir de la technique de la marqueterie.

Vous vous décrivez en tant que « maison de mode et entreprise sociale », et vous travaillez pour « donner le pouvoir aux femmes défavorisées » à Beirut. Pouvez-vous élaborer sur le côté social qu’a votre marque Sarah’s Bag ?

J’ai fondé Sarah’s Bag en 2000 quand je faisais mes recherches pour ma thèse de fin de master au sein d’une ONG qui aide à la réinsertion d’anciennes détenues et femmes à risques au Liban. C’est une expérience qui m’a changée, les écouter me raconter leurs histoires de familles brisées, de pauvreté et d’insécurité. C’est le genre de chose que l’on ne peut pas oublier et passer à autre chose. Ça m’a poussée à commencer ma propre entreprise qui ferait travailler et de redonner confiance aux femmes démunies comme celles que j’ai rencontrées.

Alors j’ai lancé Sarah’s Bag et on a initialement commencé à former des détenues. Certaines d’entre elles ont continué à travailler avec nous après avoir servi leur peine, et d’autres ont même utilisé l’argent qu’elles ont gagné pour prendre des avocats et se défaire d’accusations erronées. Une fois qu’elles ont purgé leur peine et sont revenues chez elles dans leur famille, nous les avons encouragé à former d’autres femmes dans leur communauté pour qu’elles viennent travailler avec nous. De cette façon, elles sont devenues des chefs d’équipe, des femmes indépendantes et des membres respectés de leur communauté, qui fournissent les emplois tant désirés. Aujourd’hui nous travaillons avec plus de 200 femmes issues de villes et de villages  à travers le Liban, qui sont toutes des artisans de leur propre droit.